mercredi 25 septembre 2013

Racine carrée album de Stromae (2013)




Stromae, l’artiste belge le plus en vogue en ce moment du fait de son nouvel album Racine carrée.
L’homme a quelque chose c’est sûr,  quelque chose de beau, de rare et de précieux. L’utilise-t-il de la bonne façon ? qui suis-je pour le dire ? Il semble libre dans ses compositions. En véritable artiste, il imagine et façonne une musique avant-gardiste, caractérisée par un mélange de différentes vagues de cet art : électro, rap, hip hop et chansons à texte. A l’issu de l’écoute de son œuvre, je suis sûr qu’il est loin d’être un individu dans sa bulle, certes ce qu’il produit est innovant et personnel, mais elle a aussi un côté lambda et entendu mille fois. Je vais tâcher de m’expliquer.

Comme souvent, il y a deux manières d’écouter un album, soit on se cantonne à la musique en elle-même et à l’atmosphère qui s’en dégage, soit on étudie en profondeur le contenu des textes et on regarde plus en détail les idées instrumentales, les transitions etc…

Selon, l’écoute premièrement cité, l’album fait très électro de boîte, avec des sonorités communes et usantes, fatigantes pour Papaoutai ou Ave Cesaria (hommage à Cesaria Evora) par exemple. Mais,  les chansons sont très variées et les paroles, sans vraiment y faire attention,  sont critiques et dénoncent le comportement des hommes vis-à-vis de leur femme (Formidable). Certains morceaux semblent travaillés aussi bien dans les textes que dans ce qui l’accompagne, mais le tout manque de simplicité, l’effet des textes est annulé par des effets sonores trop nombreux et éreintants. Ainsi d’après ce type d’écoute, l’album est assez mauvais, parfois à la limite de l’inécoutable tant je ne supporte pas ces beat électroniques.

Mais écouté autrement, on se rend compte que l’album est très riche en idées originales. En plus du mélange de genre décrit précédemment, les chansons sont parfois satiriques et toujours sévères. On peut se dire au premier abord, ok il rejette certains comportements comme le caractère égoïste des pères ou le racisme, mais bon d’un autre côté, il fait une musique hyper conformiste et plus que commerciale. Sauf, que les musiques empruntent en plus d’autres sonorités, africaines (chez Ave Maria), disco et  New Wave pour Merci. Et les textes dénoncent,  tantôt l’aliénation par la consommation à outrance et les réseaux sociaux pour Carmen (Référence à L'amour est un oiseau rebelle de l'Opéra Carmen de Georges Bizet), tantôt les politiciens opportunistes pour Avf. Il y a même dans Quand C’est ?, une jolie métaphore du cancer :

Mais oui on se connait bien
T'as même voulu t'faire ma mère hein
T'as commencé par ses seins
Et puis du poumon à mon père
Tu t'en souviens ?


On se rend alors compte que l’œuvre est plus complexe qu’elle n’y paraît, il est dommage que les textes soient parfois trop peu mis en valeur, mais on peut aussi se dire que pour que son discours atteigne le plus grand nombre, il utilise les sonorités à la mode.

Ainsi donc, l’œuvre ne démérite pas, Stromae se laisse aller à répandre ses idées foisonnantes et personnelles. A l’image de son physique, c’est un personnage atypique pourvu d’une forte personnalité. Après pour le reste, on aime ou on n’aime pas.

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