vendredi 27 septembre 2013

In the Mood for love de Wong Kar Wai (2000)






Bon je vais aller courir moi.

Autant j’affectionne la culture japonaise, malgré une mondialisation prédominante, ses traditions ont encore perduré : cette manière de se comporter qu’ont les japonais, cette politesse qui nous semble trop, ce mélange de timidité et de folie, les beuveries ordinaires, les hôtels consacrés à « l’amour », l’importance du respect, des règles strictes, une expression des émotions inhibée, cette passion pour le karaoké et la J-pop, cet entrain des jeux vidéo, des jeunes femmes bien plus indépendantes que leur homologue masculin, des familles traditionnelles où rarement la femme sort du foyer. Ainsi que, ce paradoxe dans le comportement : tantôt extrême dans la fermeté, tantôt extrême dans l’inhibition de toutes formes de limites (suicide, no life, alcoolos notoires), c’est fascinant. Le Japon, bien que tendant vers une certaine conformité dans le mode de vie des pays dits « développés », est le pays qui reste, selon moi, le plus dépaysant.

Autant, la culture hongkongaise semble moins m’interpeler. Je ne sais pas si In The mood for love est représentatif, mais cette pudeur dans les rapports n’entraînant jamais autre chose que regrets et frustrations, m’ennuie et m’agace. L’indépendance n’est jamais de rigueur, les hongkongais se soucient plus du regard des autres que de leur propre bien être. Je ne sais si ce trait est inhérent à toute la Chine. Il y a aussi un éloge de la patience et de la contemplation que j’apprécierais si ce qu’on me présentait à l’écran me touchait. Je peux rester sans problème durant une heure devant une œuvre moyenâgeuse telle qu’une tapisserie ou une sculpture en bois, sans voir le temps défiler.  En revanche, m’émouvoir devant un homme et une femme qui ne cesse de se regarder dans un restaurant ou ailleurs, aussi charmants et élégants soient-ils, là ça a du mal à passer. La répétition d’un morceau de musique classique contemporaine qui au départ est une bonne idée, arrive à la longue à me faire souffrir tant sa redondance sur une trame figée est excessive.

In the mood for love c’est ça : Tony Leung Chiu-wai : M. Chow et Maggie Cheung : Mme Chan, sont tous les deux  maries de leur côté, ils savent que leur épouse et époux respectifs ont une relation, ils se dévorent du regard tant ils s’aiment et ils sont pas foutu de passer à l’acte. Au lieu de ça, on a le droit à rien du tout : des rendez-vous où ils ne disent rien et chacun possède un travail inintéressant. Ca pendant une heure et demie, et bien j’avoue j’ai fondu sous l’ennui. Malgré les effets de ralentissement (nombreux) censés être artistique et les très beaux habits très variés que nos bons acteurs portent : changement de cravate et tout et tout, (ça ne rigole pas), ma torpeur fut profonde et trop bien ancrée.

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