mardi 24 septembre 2013

Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov (1957)



Mikhaïl Kalatozov, réalisateur russe, nous offre un film douloureux et poignant. Malgré l'ancienneté de l'oeuvre, il est difficile de ne pas être touché par cet éclat céleste sorti de la tête de son metteur en scène.

Le thème n'est pas original : l'horreur de la guerre ; son intrigue l'est un peu plus, une femme, Véronika (Tatiana Samoloïva qui reçu un prix en 58 au festival de Cannes) voit son âme soeur Boris (Alexeï Batalov) partir au front le soir même, puis subit tour à tour les conséquences des bombardements et des attaques successives. Elle reste au pays pour participer à l'effort de guerre, dans l'attente... Une attente affreuse, terrible... Elle pense au pire et parfois au meilleur, même dans les pires moments l'espoir subsiste. Mais à côté de ça, il y a l'arrivé toujours plus nombreuses des blessés, l'hétérogénéité des nouvelles du front, causant bonheur pour certains et tristesse et peur pour d'autres. Cette sensation de solitude, que la vie ne tient qu'à un fil est insoutenable. Encore plus dur,  ressentir l'absurdité d'un conflit armé. Véronika s'active pour s'occuper et ne pas penser, arrêter de réfléchir et voir se dérouler devant soi le temps plus rapidement, mais dès que des nouvelles arrivent, le temps s'arrête inexorablement. Le film dans sa trame n'insiste pas lourdement sur la tristesse et les morts, mais subtilement on voit augmenter une tension, degré après degré, marche après marche. La beauté présentée au début en nous montrant deux amants épris et depuis longtemps oublié, la crainte est maintenant de rigueur et il faut agir et positiver au mieux pour ne pas se laisser aller à perdre l'envie de vivre, qui était si présente au début. Malgré la douleur, le film se termine sur une touche optimiste.


Une oeuvre émouvante.



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