jeudi 5 septembre 2013

Album The B-52's par le groupe B-52's (1979)


 B-52's vient de Géorgie (Etats Unis), c'est un groupe de New wave formé en 1976, composé de 5 membres tous très jeunes, deux femmes : Kate Pierson et Cindy Wilson et 3 hommes : Ricky Wilson, Fred Schneider Keith Strickland.
Le nom du groupe fait référence aux noms des bombardiers américains et est aussi un mot d'argot signifiant "choucroute capillaire" décrivant les coiffures des deux membres féminines du groupe.




Le genre New Wave (Cure, Depeche Mode) est une référence aux films français dit de la Nouvelle Vague apparu fin 50.  En gros, c'est du rock avec du synthé, de la boîte à rythme, un genre accessible à tous car non codé, très libre, donc souvent des labels indépendants, des productions avant-gardistes, tout est permis. J'ai envie de crier deux fois-là ? Je le fais. Je veux ajouter de la distorsion au synthé ? C'est parti. Bien sûr la rythmique reste présente souvent imprimée par la basse et la batterie, le reste est moins cintré, plus délirant.
Il apparaît fin 70 donc en même temps que le post-punk de Joy Division, la new wave est un genre chaleureux, détaché, à l'inverse le post-punk est souvent introverti, tourmenté, plus dur aussi.


Donc The B-52's est le premier album de ce groupe. Il possède de nombreuses caractéristiques, son originalité vient surtout des voix, celle de Cindy Wilson et Kate Pierson sont très hautes, parfois sensuelles, parfois hystériques, suaves puis en colère dans Dance This Mess Around. Il y a de l'étrangeté dans leur voix, elles sont exagérées : font penser à des créatures sauvages mystiques dans Rock Lobster, un morceau très labyrinthique, on ne sait pas où le groupe veut aller et on se perd avec eux. En réponse à ces deux voix féminines on a une voix très grave, produisant des sons courts plus posés, l'opposition donne un très bon rendu surtout que le tout est emballé avec un accompagnement très rythmé, très dansant. Parfois c'est le synthé qui répond aux voix féminines.

Toujours très énergétique libre et fou, les chansons parlent d'amour, de passades, ce qui compte n'est pas le contenu immature des textes mais le défouloir engendré par l'album, la liberté provoquée. On fait ce qu'on veut, laissez-nous crier ! Dans There's a Moon in the Sky (Called the Moon), on a une superbe lapalissade, on se rend compte que le groupe se fout un peu des paroles : ce qui compte c'est que ce soit plaisant, drôle et surtout fun. Les deux voix féminines à l'unisson sont très belles dans les hauteurs, mais peuvent être plus éraillées et parfois plus rondes ce qui produit un rendu très charmant.

Basse et batterie sont bien en place et desservent bien les libertés vocales prises. Quant au synthé, il fait des petites apparitions, soit pour marquer un temps accentuant la rythmique, soit à l'unisson des voix quand il ne joue pas le rôle de voix.

Un bon album, fou et juvénile, hyper défoulant, excellent pour se vider la tête !

1 commentaire:

  1. Par roro : " La new wave "souvent sur des labels indés", expérimentale etc. ça m'a un peu fait tiquer. Si, comme l'article wikipédia éponyme, on divise la nw en deux grands courants, avec d'un côté le post-punk et l'electro/pop de l'autre ça peut certes marcher : le post-punk est effectivement un espace avant-gardiste, hors normes... et surtout très attaché à la culture diy, qui voit le premier vrai développement d'une scène "underground" constituée, avec ses labels, ses règles et aussi son public. En revanche, la deuxième moitié "pop" de la new-wave est pas du tout dans cette logique : c'est vraiment le son mainstream de l'époque, tout signé chez des majors et très vite stéréotypé (à partir de 80-81 c'est la déferlante de milliers de groupes avec tous le même son synthétique/batterie binaire/chant détaché). D'ailleurs le premier skeud des B-52s est chez Warner par exemple. Cela dit, je suis d'accord pour dire que c'est une époque hyper créative, quelles qu'aient pu être ses dérives commerciales (qu'on oublie pas que des groupes comme XTC, les Stranglers ou même Joy Div squattaient allègrement les charts - et même des trucs inconcevable genre Bauhaus ou Killing Joke). En fait, si on fait abstraction des groupes de suiveurs calibrés pour vendre des singles, c'est un des moments où la musique grand public a été de la meilleure qualité - et l'album des B52s, que mon adolescente de mère écoutait à l'époque, et qui est très bon, en est la preuve."

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