mercredi 23 octobre 2013

Barbie : le Secret des Fées de William Lau (2011)




J’ai longtemps hésité à mettre 10 (j'ai mis 9) puis je me suis finalement dit : « Non non non pas 10 ! Que justice soit rendue ! ». « Pourquoi ? » me demanderiez-vous. Eh bien, en soutien aux brunes. Eh oui, William Lau le réalisateur a oublié le précepte de Lio « Les brunes ne comptent pas pour des prunes ! »  et a façonné dans ce Barbie : Le secret des fées, Raquelle une brune méchante extrêmement (et je pèse mes mots) dévalorisée tout le long de l’œuvre, et ça c’est vraiment pas sympa !

Situation initiale : Barbie est sexy, normal elle est mannequin et amoureuse. Amoureuse de qui ? Je vous le mets dans le mile, du beau blond aux yeux doux, Ken bien sûr !
Hélas ! Voilà que vient l’élément perturbateur : le pauvre homme se fait kidnapper par les fées de Gloss Angeles, dirigée par la terrible reine des fées aux cheveux roses Graciella ! A ce moment de l’œuvre, la surprise est de taille : des fées méchantes ! C‘est un véritable parti pris d’Elise Allen la scénariste. Heureusement il reste de gentilles fées Carrie et Taylor (mon cœur commençait à larmoyer), qui ont une beauté proportionnelle à leur jugeote :
« Comment on va pouvoir le sauver ? En faisant du shopping bien sûr ! » (franchement c’était évident).

L’œuvre fait preuve d’une rare finesse, nous fournissant parfois des clins d’œil de notre vie quotidienne afin de mieux nous identifier à la vie de Barbie, par exemple : je suis sûr que tout le monde a déjà remarqué que dans les cabines d’essayage des magasins, il y en a toujours une qui est fermée alors qu’elle est vide, eh bien on nous explique pourquoi dans Barbie, je ne spoilerai pas mais l’explication m’a quelque peu désarçonné.

Les lieux sont idylliques et magnifiés par des graphismes flous, fluo et tapageurs : des couleurs flamboyantes qui pétillent dans nos orbites fascinées par cette narration emplie de magie. Certains diront que les décors manquent de profondeurs et de détails, je dirais plutôt qu’ils sont épurés afin de nous proposer juste l’essentiel pour être absorbé dans ce monde féerique : en somme, des textures minimalistes et efficacement aveuglantes.

On passe d’une ville américaine à la Beverly Hills au sommet de la tour Eiffel en pleine nuit, où notre héroïne s’extasie devant la beauté des immeubles et des voitures parisiennes qui éclairent son passage à travers les plus belles avenues de la capitale tant rêvée. Barbie est tout simplement happée dans une véritable épopée digne d’un héros grec, eh oui comme toute aventurière de renom, ce n’est pas elle qui part à l’aventure mais c’est l’aventure qui vient à elle. Elle se retrouve donc guidée par nos deux gentilles fées jusqu’au… et là je vais vous surprendre… royaume des fées !

Elément amusant, je parlais de héros grec et je ne croyais pas si bien dire : Barbie et ses amies seront sauvées pas les légendaires mini pégases, les créatures les plus indomptables du monde des fées.
Autre bonne trouvaille, l’une des deux gentilles fées a des pouvoirs magiques d’une puissance proportionnelle à la beauté de la paire de talons qu’elle porte, l’autre possède un sac à main qui contient des babioles à l’infinie. Le caractère superficiel des jeunes femmes est ainsi présenté avec justesse.

L’œuvre est marquée par un réel aspect sociologique. On nous rappelle subtilement la supériorité de l’homme sur la femme quand on nous présente la gérante du magasin Ailes et compagnie dire à son mari qui vient à peine de l’ouvrir « Oui tu as raison mon chéri, une fois de plus ! ». Les hommes du monde des fées semblent avoir toujours raison ce qui n’est pas sans rappeler notre monde à nous en déplaise aux féministes. Dans le même registre notre pathétique brune Raquelle déplore mais assume une vérité pas toujours facile à vivre : « Les femmes sont changeantes, c’est ainsi. ».

Ajoutons que ce chef d’œuvre est saupoudré avec parcimonie d’un humour accablant de malice : le rival de Ken possède un accent latino proprement hilarant : « Ma què cè qué ca vé dire ?! », les jeux de mots sont de sortie : Ascenciel (mélange d’arc en ciel et d’ascenseur) et lorsque notre pauvre Ken se retrouve dans une situation difficile car étant affublé d’une armure trop étroite, notre empathie pour lui à son paroxysme se trouve délivrée par ses paroles d’une grande spontanéité : «Vous n’auriez pas un ouvre-boîte dans les environs ? ». Prodigieux n’est-ce pas ?

L’œuvre se termine par un intense combat où la puissance de la colère de la princesse des fées aux cheveux roses produit des arcs en ciel et des paillettes afin de blesser sauvagement l’innocente Barbie. Graciella qui plus est, assez étonnamment  d’ailleurs, a su maîtriser, surement après de longues années de méditation, l’art du Hadou de Street Fighter, projetant des HA DOU KEN à ces ennemis les plus retors.

Je ne dévoilerai pas la fin, mais je tiens tout de même à rassurer les plus sensibles d’entre vous que l’histoire se termine bien.

Je vous laisse sur le morceau phare de ce Barbie : Le secret des fées (باربي والسرية الجنية en arabe) afin que vous puissiez vous rendre compte des efforts extraordinaires produits pour concocter la bande sonore du film.

http://www.youtube.com/watch?v=Z2Mqn6FVTcc



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